Dans ce nouveau numéro de notre rubrique "Clin d’œil", nous vous amenons cette fois-ci à la rencontre d’un rappeur guinéen à la plume acerbe et revendicatrice de son talent. A l’état civil Mouloukou Souleymane Camara plus connu sous le pseudo de Malaikan Mortel, puisse qu’il s’agît de lui, depuis un certain moment s’inscrit dans la nouvelle et dynamique génération du rap 224.

 

 

Alors qu’il prépare de nouveau projet, le concepteur du titre « Agoniser », a trouvé du temps pour nous accorder une interview, et de nous en dire un peu plus sur lui, sur la scène rap guinéenne, dont il représente la nouvelle génération, et sur ses projets futurs !!

 

Gnakrylive : Présente-toi à nos lecteurs !

 

Malaikan : « Malaikan Mortel, artiste/rappeur, issu de la banlieue de Conakry (Kipé/Kakimbo), qui aspire à marquer le rap guinéen et sa génération d’une empreinte indélébile. A part le rap, je suis étudiant en Business management, et je fais aussi de la vente en ligne. »

 

GL : Comment tu t’es retrouvé à faire du Rap ?

 

Malaikan : « C’est plus l’influence du milieu où j’ai grandi ! J’ai tout d’abord eu la chance d’avoir un oncle qui fréquentais des groupes de rap. Par ce biais, j’ai pu découvrir ce style de musique qui sonnait dans mes oreilles presque tout le temps. Par la suite, j’ai commencé à imiter les rappeurs occidentaux et voilà, aujourd’hui j’écris mes propres textes et compose ma propre musique ! »

 

GL : Quel son tes sources d’inspirations ?

 

Malaikan : « Vous-savez l’inspiration me vient de plusieurs facteurs, mais principalement, je m’inspire de ce que je vis personnellement ; de mon entourage et souvent je laisse libre recours à mon imagination pour gratter quelques lyrics. »

 

GL : D’où te vient ce style particulier de rap ?

 

Malaikan : « En vrai mon style de rap je l’ai acquis sans vraiment m’en rendre compte. Je ne l’ai pas explicitement cherché. Avec le ton de voix, cette façon différente de poser mon flow, c’est imposé quasiment tout seul. »

 

 

GL : Quel lecture faits-tu de cette nouvelle génération de rap, dont tu fais partie ?

 

Malaikan : « Le rap guinéen, bien qu’il existait avait du mal à séduire et importait peu face au dancehall. Mais actu, grâce à cette nouvelle vague de rappeurs, cet art se refais une peau neuve. Et sans condition, je suis particulièrement content et fiers de notre génération, parce qu’en ce moment beaucoup ont adhéré au rap grâce à nous et cela ça fait plaisir ! »

 

GL : Quels son tes futurs projets ?

 

Malaikan : « Pour le moment à court-terme, j’ai quatre 4 opus au four.  Mais compte tenue de certaine situation, je ne me suis pas encore prononcé sur les dates de sorties ; et il aura sûrement un projet en fin d’année cela dépendra du public. Sur mes projets à long terme, vous serez informé le moment opportun. »

 

GL : Tes textes sont toujours assez profonds et laissent place à une touche d'humour. Pourquoi ?

 

Malaikan : « Merci d’avoir remarqué ce petit point ! Alors, souvent mes lyrics sont taillés dans de l’egotrype et des punchlines, donc je cogne et je cogne de mon flow. Dès fois, il y a cette petite dose d’humour après les conseils, car Il est aussi important de détendre l’atmosphère parfois. Je pense aussi pense à mes auditeurs. Donc voilà ! » 

 

 

GL : Pour toi c’est quoi être un bon rappeur ? et de ta définition, qui s’en approche en Guinée ?

 

Malaikan : « Pour moi, un bon rappeur, c’est celui qui au micro à de la poigne et du caractère. En plus il doit avoir un flow assez percutant, et des vers posés dans une intelligence à pouvoir mettre à nue même les sujets les plus tabous. Il doit avoir sa manière d’attirer l’auditoire pour se faire écouter. »

 

« De ma vision, je dirais que nous les rappeurs de la nouvelle génération. Nous avons assez d’atouts qui nous donne beaucoup d’avantage. Et c’est sincère ! »

 

GL : Dans un de tes freestyle tu dis « J’ai eu des moments sombres dans ma vie voilà pourquoi mon negro j'étais en retard, ». Peux-tu nous en dire plus sur ce sombre moment ?

 

Malaikan : « Oui j’ai écrit ces propos dans un freestyle, parce que ça retrace un moment où j’étais pas du tout en de bons termes avec ma famille. Et cela a eu un impact sur ma carrière, bien qu’en ce temps j’étais un peu plus jeune. D’autant plus compliqué pour moi car a cette période, je vivais chez une tante, donc il était difficile de me consacrer sur ma musique. Mais Dieu merci, l’Ange de la mort est de retour (rire). »

 

GL : Pourquoi plus d’egotypes que des textes qui dénonces les tard de notre société ?

 

Malaikan : « Oui ! souvent on s’accentue plus sur ça, parce qu’il y a d’abord l’identité du rappeur ! Moi je fais du rap hardcore, et le rap hardcore c’est du rap attack c’est de la destruction ça ne conseille presque pas ! Mais ce n’est pas pour autant que je ne pense pas souvent à ce qui se passe dans notre société. J’ai à mon actif des freestyles sur ma page en langue vernaculaire accès sur les maux au pays ! J’en ai fait ! »

 

GL : Actualité oblige, récemment un autre rappeur s'est dévoilé aux mélomanes avec un single plutôt osé, titré « Tchoin ». Davincci d’Afrika, tu en penses quoi ?

 

Malaikan : « Oui ! Davinci c’est d’abord notre ingénieur de son, et en vrai c’est un rappeur à la base venu du Gabon. Personnellement je le respecte beaucoup, il a une plume de dingue et un flow d’ouf ; j’ai même partagé le morceau c’était fort ! »

 

 

GL : As-tu envie d’ajouter quelque chose pour clore cet entretien ?

 

Malaikan : « Oui ! j’aimerais dire au public mélomanes guinéens qu’ils n’ont pas idée de ce que Dieu leur donne (la nouvelle génération). Nous sommes déterminées à leur mettre plein les yeux et fort ! Qu’ils restent connectés et ne cessent pas de nous soutenir comme jamais ! »

 

« Je remercie et apprécie énormément la force que me donne le public guinéen, notamment mes fans, je leurs fait un gros big up. Continuer à me suivre sur la toile, le meilleur reste à venir. »

 

GL : Merci de nous avoir accorder de votre temps pour répondre à nos questions.

 

Malaikan : « Tout le plaisir a été pour moi ! »

 

Youssef Haïdara

 

  • 0
  • 0
  • 0
  • 0
  • 0
  • 0