On pouvait lire chez nos confrères stade28.com cette préoccupation majeure des guinéens sur l'organisation de la fête du football africain en Guinée 2025.

 

 

« Il ne faut vraiment pas se leurrer ! Même s'il est trop tôt de faire un jugement à priori, à vue d'œil et à l'allure où vont les choses, nous pouvons dire sans risque de nous tromper que l'organisation d'une première CAN sur le sol guinéen pourrait ne pas avoir lieu. Et pour cause ? Le manque de volonté politique et de coordination au sein du COCAN. Même si certains ne sont pas de cet avis car ils estiment que les couleurs ont été bel et bien annoncées par le gouvernement suite à la création et au meublement du COCAN (Comité d'organisation de la Coupe d'Afrique des Nations) 2025. Mais, après cela il faut reconnaître qu'aucun acte concret n'a été posé. Incroyable, mais vrai. »

 

« Pourtant, depuis 2014 l'organisation de cette CAN nous avait été concédée par la CAF d'alors, présidée par le camerounais Issa Hayatou, comme une sorte de récompense et de cadeau. Sans acte de candidature de notre part. Fait inédit et historique car dans la tradition de l'instance dirigeante du football continental, elle n'avait jamais fait cela. En tout cas, la Guinée représentée par la Féguifoot ayant alors à sa tête un certain Salifou Camara dit "Super V", avait déposé sa candidature pour les CAN de 2019 et celle de 2021. Ce qui est vraiment regrettable, c'est que depuis que l'organisation de ce tournoi nous incombe, nous n'avons rien fait pour retourner l'ascenseur non seulement à Issa Hayatou, mais aussi et surtout à la CAF. Nous sommes ainsi fondés à croire que sans la volonté politique et sans de véritables personnes ressources au sein du COCAN, la biennale du foot continental n'aura pas lieu en Guinée. »

 

« En effet, à l'allure où vont les choses, l'espoir de tout bon guinéen de voir un jour une telle fête dans son pays risque de se transformer en cauchemar. Parce que depuis l'attribution de l'organisation de cette compétition, le constat est non seulement très amer, mais aussi plus de 6 années se sont déjà écoulées sans que rien de concret ne soit visible. Cependant, moins de 5 ans nous séparent de l'événement. Or, l'organisation d'une Coupe d'Afrique des Nations embrasse à la fois les secteurs socio-politique, économique, environnemental, culturel, communicationnel...Bref, tous les domaines de la vie y sont concernés. C'est une occasion rarissime pour tout pays africain d'amorcer enfin son développement et s'il est dans un autre continent notamment l'Europe ou l'Amérique, de relancer une partie de son économie. »

 

 

« En d’autres termes, organiser une CAN revêt une grande importance pour un État, parce que cela lui permet de régler les problèmes les plus difficiles dont celui politique car seul le sport, et le football en particulier, transcende l'ethnie. Eu égard à tout cela, nous pouvons affirmer que le chemin est encore très long pour atteindre les objectifs et remplir surtout le cahier qu'exige de nous la Confédération africaine de football. Le malaise est très profond et ce qui est à déplorer, c'est que nous n'aurions pas dû être dans cette situation. Parce qu'au lendemain de l'attribution de cette fête continentale, des spécialistes et des observateurs ont tous remercié et félicité nos autorités sportives pour les efforts consentis jusqu'à l'aboutissement de ces démarches et ont aussi donné des pistes de solutions pour permettre à notre pays de s'en sortir de la plus belle manière, en se penchant sur des exemples de nos voisins maliens, burkinabés qui ont déjà réussi à organiser cette compétition. »

 

« Malheureusement une fois encore, à part la parole et la mise en place du COCAN après bien sûr tant d'années, la Guinée est incapable de faire bouger les choses. Celui qui a dit que la Guinée est un pays maudit semble avoir aussi raison car tout ce qui est bon ne prospère jamais chez nous. En tout cas, cet autre exemple d'un de nos voisins, la Côte d'Ivoire, devrait nous fouetter dans notre orgueil afin de renverser au plus vite la tendance avant le jour J. »

 

« Ce pays voisin qui doit abriter la CAN de 2023 avec l'appui inestimable de l'État est à pied d'œuvre pour achever les travaux de réalisation des infrastructures de sa CAN. Elle vient de terminer un stade de 60 000 places flambant neuf dans la banlieue de la capitale économique, Abidjan dont la durée a été de 4 ans, les autres chantiers sont en très bonne voie. Tandis que depuis 2009 nous sommes incapables d'achever les travaux de finition du stade de 50 000 places baptisé en novembre 2019 "Stade Général Lansana Conté" de Nongo, du nom de l'ancien président de la Guinée. Après 11 ans d'attente, c'est un opérateur privé qui est désormais en charge non seulement de la finition mais aussi d'exploitation du stade durant plusieurs années. »

 

 

« Quel État, pour quelle gouvernance ? Tout cela nous fait dire que pour organiser la plus prestigieuse des compétitions de la CAF il faut des moyens colossaux et surtout de la volonté politique. Ce qui est inquiétant chez nous, c'est que la CAN ne fait vraiment pas partie des priorités du gouvernement du Grimpeur qui se préoccupe plutôt de la sauvegarde de son fauteuil. Autre chose à ne pas occulter et qui mériterait d'être débattue de fond en comble par nos autorités sportives, c'est la co-organisation qui est sur bien des lèvres depuis maintenant une vingtaine de jours. »

 

« A propos, avec tout ce qu'on a vu, constaté et avec le retard accumulé, nous donnions nos têtes à couper que nous ne pouvions pas co-organiser une Coupe d'Afrique des Nations. Il faudrait bien de miracles pour que notre pays puisse se tirer d'affaire. Donc, que ce soit le Président Condé s'il se maintenait ou son successeur en cas d'alternance, l'équation restera la même. Les guinéens doivent cesser de rêver. »

 

Mohamed Max Camara

 

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