Le premier vice-président de l'émission du "Parlement de rire" et l'un des acteurs principaux de la série "Ma famille", Gohou Michel, dans une interview accordée à un media ivoirien raconte comment il s'est retrouvé dans cette activité artistique. Une passion, qui fait de lui une célébrité africaine. Avec plus de 30 ans de carrière, le comédien panafricain martèle ce qu'il est de nos jours.

 

 

« À cause de Cléclé tout le monde connaît mon nom hein, mais je vais dire quand même. Je m'appelle Michel Gohou Doukrou je suis née le 18 Mars 1959 à Gagnoa. Et c'est là-bas j'ai passé mon enfance. Étant petit, j'avais honte de mon physique et je me cachais tout seul dans mon coin quand j'étais à l'école. Un jour, Victor Yobo, le maître de la classe me prend de côté et me parle avec ces mots. »

 

« Tu sais, je comprends ton problème, mais t’isoler, ce n’est pas la solution. Rejoins tes camarades et tu vas voir, ça va passer. » Dit-il à l’entame

 

« Et pour m’aider, le maître m'intègre dans la troupe théâtrale de l’école. On m’a donné un rôle, quand je jouais, mes camarades riaient. Mais, à ma grande surprise, lors de la fête de fin d’année, après la représentation de notre scénario, beaucoup de gens sont venus vers le petit GOHOU que je suis pour me féliciter. Les gens venaient même jusqu’à la maison, chez mes parents pour me dire «bravo, tu as été bon !» C’est le soulagement et la délivrance pour moi. »

 

« Je me rend compte que tout le monde m'exprime de l’affection (enfin !) à cause du rôle que j'ai joué dans cette pièce de théâtre. Un nouvel horizon plein d’espoir s’ouvre devant moi, dès lors. Mais, quelques années après, le mal qui a atteint mon physique va freiner mon enthousiasme et mes études. Je suis paralysé peu après. Mes parents me portent partout pour tenter de trouver un remède. C’est au Burkina qu’ils rencontrent quelqu’un qui réussit, au bout de trois ans, à guérir mon mal. (Voici comment je deviens musulman et porte le prénom de SAMBA pour les intimes). »

 

 

« À mon retour en Côte d’Ivoire, j’entre dans la troupe ’’Le Fromager de Gagnoa’’. Parce que je suis convaincu que mon salut passera par la comédie. Et comme, faute de moyens, je ne pouvais plus continuer les études, je fais de petits boulots, comme gérer une boutique, je m’engage, parallèlement, dans la réparation des appareils électroniques, etc..... »

 

« En 1985, je prends la résolution d’aller à la conquête de la capitale pour tenter de faire le métier que j'ai choisi, celui qui peut sauver ma vie de la moquerie des gens. Avec le soutien de mon grand frère CASTEL BOLOU, j'arrive à Abidjan. En véritable ‘’gaou’’. Et c’est à Abobo, chez CANTAL AWA, ma grande sœur, que je vais séjourner. C’était non loin du centre culturel d’Abobo. »

 

« En ce temps-là, la troupe du ‘’Fétiche Eburnéen’’ faisait ses répétitions au centre culturel. Une aubaine pour moi de demande à intégrer le groupe. On me met alors à l’épreuve : je dois montrer ce que je savais faire. Je monte sur le podium et joue une scène d’une pièce que j'avais jouée à Gagnoa. Quelques-uns des acteurs présents riaient en me regardant jouer. Le metteur en scène me dit (Ce que tu as fait jusqu’à présent, ce n’est rien. Maintenant, ici, tu vas apprendre le vrai travail de la scène.) »

 

« Mais moi je ne demandais que ça, apprendre pour devenir un bon comédien. J'ai alors fait mon apprentissage dans cette troupe. Puis, je travaille avec L'Attounglan, le Gaska Théâtre, et le N'zassa Théâtre. En 1993, je rencontre Daniel Cuxac et entre dans la troupe des ‘’guignols D'abidjan’’. Dès lors, mon talent jusque-là méconnu du public va exploser au grand jour. C'est depuis ce moment que ma vie a changé. »

 

« Comme je le dis toujours. Je remercie Dieu de m’avoir aidé à franchir un cap dans ma vie. Il m’a permis de faire un métier qui m’a aidé à m’aimer, à m’apprécier tel que je suis. Grâce à Lui. J'ai 60 ans aujourd’hui et j’ai une femme puis 5 enfants. Je suis un père heureux. Mettez DIEU avant, pendant et après toutes choses. »

 

Mohamed Max Camara

 

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