Djanii Alfa

Les informations sur le fichage du passeport du rappeur guinéen Djanii Alfa font le tour des médias guinéens depuis hier lundi. Alors que chacun y va de son commentaire notamment sur le lien avec Interpol, l’artiste en personne a raconté sa part de vérité dans cette affaire.

 

Alors que beaucoup annoncent qu’il est interdit de voyager dans l’Espace CEDEAO, joint par nos confères d’africaguinée.com, Djanii Alpha a commencé par remettre les choses dans leur contexte : « Toute cette histoire a commencé en juillet dernier. J’avais été arrêté sur ordre du procureur général pour injures publiques alors qu’aucune plainte n’avait été déposée contre moi. Après quelques jours de détention, il y a eu un procès et j’ai été acquitté… Pour délit non constitué ».

 

La fin d’une affaire et le début d’une autre. À Djanii Alfa, d'expliquer la suite : « Je devais maintenant me rendre à Paris pour mon concert au Bataclan. Le hic est que j’avais une interdiction de voyager liée au procès. Comme nous venions de gagner, mon avocat a demandé à ce que cette interdiction soit levée, mais le procureur général de l’époque, devenu ministre de la Justice le même jour, a catégoriquement refusé que l’interdiction soit levée à l’aéroport de Conakry. J’ai donc dû utiliser le terrain (rires) pour honorer mes engagements à Paris ».

 

À partir de là, les choses vont devenir encore plus compliquées pour l’autoproclamer Chef Rebel. Seulement, il ne le savait pas encore. « Dès qu’ils se sont rendu compte que j’ai réussi à sortir du pays, ils ont déclaré que mon passeport est volé. Donc, ils l'ont fiché chez Interpol. Cela va donc au-delà de la Guinée et de l’espace CEDEAO. Dans ce contexte, voyager devient donc un risque inestimable pour moi. Partout où je vais, c’est des heures d’interrogatoire, dans les aéroports et bureaux d’Interpol, comme si je suis un bandit de grand chemin. C’est dommage, car s’il y a un crime que j’ai déjà commis, c’est celui de vouloir jouir de ma citoyenneté avec tous les droits et libertés qui vont avec en m’acquittant de mon devoir patriotique qui consiste à aimer et à respecter mon pays au même titre que tout autre Guinéen » s’indigne l’auteur des 7 jours de Bagdad.

 

En guise d’exemple sur son cas, Alpha Midiaou Bah à l’état-civil déclare que dans le pays, « il y a apparemment des super-guinéens et des Guinéens de seconde zone. Les supers guinéens veulent coûte que coûte que moi, j'appartienne à la 2ème catégorie ».

 

Reste désormais à savoir par quel moyen Djani Alfa va se sortir de ce pétrin une fois encore ?

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