Avec l’incertitude entourant l’avenir de TikTok, plusieurs applications se bousculent pour conquérir le marché des courtes vidéos.

 

 

Avec l’incertitude entourant l’avenir de TikTok, plusieurs applications se bousculent pour conquérir le marché des courtes vidéos, dépensant parfois des centaines de milliers, voire des millions de dollars pour attirer les créateurs et créatrices vers leur plateforme.

 

Nous avons testé quatre d’entre elles, qui ont chacune leur lot de similitudes avec l’application chinoise, mais aussi quelques différences, aussi subtiles soient-elles. Voici un aperçu de leurs fonctionnalités.

 

INSTAGRAM REELS

 

Cette propriété de Facebook a intégré, le 5 août, une nouvelle fonctionnalité qui ressemble presque en tout point à TikTok, baptisée Reels. Elle permet de publier des vidéos de 15 secondes sur un fond musical ou sonore et offre différents outils de création pour personnaliser les vidéos.

 

 

Le directeur du produit d’Instagram, Vishal Shah, ne s’en cache pas : le réseau social s’est librement inspiré de concepts déjà existants pour créer Reels, comme il l’a fait avec ses Stories – d’abord popularisées par Snapchat – en 2016.

 

« Nous n'étions pas les premiers à créer des flux d'actualités, nous n'étions pas les premiers à créer des Stories, nous ne sommes assurément pas les premiers à créer des vidéos de courte durée », a-t-il reconnu en juin auprès de l'AFP.

 

 

Les Reels sont promus un peu partout dans l’application Instagram : ils peuvent être publiés directement sur les profils, ce qui les fait apparaître dans les fils des gens. Cliquer sur un Reel nous amène à un autre écran qui fonctionne exactement comme l’onglet « Pour vous » de TikTok, faisant apparaître une nouvelle vidéo à chaque glissement de doigt. Ils sont aussi mis en valeur sur la page Explorer d’Instagram.

 

D’après les informations du Wall Street Journal(Nouvelle fenêtre), Facebook a proposé des centaines de milliers de dollars à plusieurs personnalités influentes de TikTok pour qu’elles se servent de Reels. Il reste à voir si certaines d’entre elles décideront de quitter le navire TikTok pour celui de Reels et si leur public – plus jeune que celui sur Instagram – les suivra.

 

Il faudra aussi que son algorithme soit amélioré s’il veut reproduire la magie de TikTok. Celui-ci est particulièrement sophistiqué et présente au public du contenu ultra personnalisé comme le font peu d’autres plateformes. Ce constat s’applique également aux trois autres applications présentées dans cet article.

 

TRILLER

 

Cette application de vidéos musicales existe depuis 2015, mais elle a réellement commencé à prendre son envol l’an dernier en attirant des investissements de dizaines de millions de dollars de personnalités bien connues de la Silicon Valley, d’influenceuses et d'influenceurs comme Jake Paul et d’artistes comme Kendrick Lamar, Snoop Dogg, Lil Wayne et Young Thug.

 

 

Sa page d’accueil ressemble énormément à celle de TikTok, et comme la populaire application chinoise (et Reels d’Instagram), elle offre aux créateurs et créatrices un robuste répertoire de chansons populaires à synchroniser avec leurs courtes vidéos. L’accent est surtout sur la musique et la danse, et le contenu créé par des célébrités est particulièrement mis de l’avant.

 

 

À son lancement, l’application était surtout un outil de création de clips musicaux, montés automatiquement grâce à un algorithme d’intelligence artificielle. Celui-ci est toujours en place, offrant donc aux gens la possibilité de créer des vidéos musicales bien montées sans y mettre trop d’effort.

 

Bien que Triller ait longtemps été spécialisé en musique, l’application vient d’ajouter un nouvel onglet, baptisé Social, qui présente du contenu plus diversifié, se rapprochant davantage au contenu non musical de TikTok.

 

Au-delà de ses puissants outils de création et de ses investissements intéressants, Triller a récemment réussi à attirer plusieurs vedettes de TikTok, dont Josh Richards, qui a plus de 20 millions de personnes abonnées sur TikTok. Il a été nommé directeur de la stratégie de Triller – un poste qu’il occupera tout en créant sur la plateforme – et quittera sous peu TikTok, où il publie actuellement des vidéos en portant des vêtements ornés du logo de Triller.

 

 

Au début de juillet, Triller a annoncé avoir quelque 50 millions d’utilisatrices et utilisateurs actifs mensuels, en partie grâce à l’interdiction de TikTok en Inde, où l’application était utilisée par 120 millions de personnes.

 

Triller a été téléchargée plus de 5 millions de fois en juillet, selon la firme d’analyse Sensor Tower, et près des deux tiers de ces téléchargements ont eu lieu dans la dernière semaine du mois. À titre comparatif, TikTok a été téléchargée quelque 59 millions de fois sur cette même période, mais il n’en demeure pas moins que les statistiques de Triller sont impressionnantes.

 

 

Triller permet d’ailleurs à ses créatrices et créateurs d’être payés directement par leur public ainsi que par des marques, et offre des outils de création de produits dérivés à vendre aux fans.

 

BYTE

 

Conçue par le cofondateur de Vine, l’application qui a mis au monde la tendance des courtes vidéos à partager, Byte a été lancée en début d’année sans faire trop de bruit. Mais sa popularité a explosé quand le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, a déclaré le 7 juillet que les États-Unis pourraient bannir TikTok.

 

Byte n’avait jamais obtenu plus de 7000 téléchargements hebdomadaires en juin, mais dans les sept jours suivant la déclaration du responsable politique, l'appli a été téléchargée 1,4 million de fois partout dans le monde, selon la firme d’analyse Sensor Tower, se hissant au sommet du classement de popularité de l’App Store aux États-Unis. Depuis, elle a été téléchargée plus de 1 million de fois supplémentaires.

 

 

Avec Byte, on peut téléverser des vidéos de 16 secondes et les personnaliser avec des effets visuels ou des illustrations. Il est également possible d’ajouter des sons, mais ils doivent être téléversés à partir du téléphone.

 

La page d’accueil de Byte présente les publications les plus populaires, mais on peut aussi naviguer à travers les contenus par catégorie. Celles-ci sont d’ailleurs très diversifiées : LGBT, cosplay, punk, nourriture, jeu vidéo, 420, danse… Et comme sur TikTok, où l’on peut suivre des mots-clics, on peut s’abonner à des catégories sur Byte.

 

Pour ce qui est de la rémunération des créateurs et créatrices, Byte dit verser actuellement 100 % de ses revenus publicitaires aux personnes qui y partagent du contenu original. Une fois profitable, l’entreprise compte toujours leur distribuer la majorité de ses revenus.

 

CLASH

 

Lancée en version bêta exclusivement sur iPhone à la fin de juillet, Clash Video a réuni plus de 200 000 utilisateurs et utilisatrices dans sa première semaine d’existence, selon son cofondateur, l’ancienne vedette de Vine Brendon McNerney. Elle serait maintenant téléchargée 10 000 fois par heure, selon lui.

 

En ouvrant l’application, on comprend tout de suite que son interface est un clone presque parfait de celle de TikTok. Son contenu est toutefois bien différent et se rapproche davantage des sketches humoristiques à petit budget hébergés sur Vine : c’est que Clash n'offre ni un répertoire de chansons à synchroniser avec les vidéos ni des outils sophistiqués de personnalisation. C’est très minimaliste, du moins pour l’instant.

 

 

Un porte-parole de l’appli a confirmé au site spécialisé TubeFilter(Nouvelle fenêtre) que Clash aurait de plus en plus de fonctionnalités, comme des filtres, à mesure que son développement avance, mais qu’elle laisserait la communauté décider de ses priorités.

 

L’une de ses autres priorités est d’ailleurs de payer les gens qui créent du contenu. On pourra bientôt acheter une monnaie virtuelle nommée Drops, qui peut être utilisée pour donner un pourboire à ses créatrices et créateurs préférés. Clash compte également lancer un programme qui permettra à des centaines de ces personnes d’avoir des actions dans l'entreprise.

 

« J’ai vu TikTok prendre son envol, et j’espérais y voir des outils ou une sorte d’atmosphère qui aiderait les créateurs et créatrices. J’en ai vu beaucoup grandir, mais rien qui [...] les aiderait à réellement gagner leur vie », a expliqué Brendon McNerney à TubeFilter.

 

Clash se dotera également d’une équipe ayant pour mission d’aider les créateurs et créatrices à trouver des commanditaires, ainsi qu’une équipe qui les aidera à créer des produits dérivés.

 

ici.radio-canada.ca

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