Ce jeune que nous allons vous faire découvrir à travers ce nouveau numéro est un jeune artiste, rappeur qui depuis l'étranger s'inscrit au rang de ceux qui veulent apporter une nouvelle pierre à l'édifice du mouvement rap mondial, notamment celui du made in Guinée.

Résident en France il y a plus de cinq ans, avant de quitter l'un des quartiers de Conakry les plus enjaillés, Cosa (Zaco-ville). Il s'agit de Mohamed Diop qui frise la vingtaine et qui accepté de répondre à quelques-unes de nos questions, avant la sortie officielle de son clip vidéo Pâta, prévu pour ce dimanche 23 août.

Gnakrylive : Présente-toi à nos lecteurs ?

Diop : « Je suis Mohamed Diop, j'ai 26 ans, né et grandi à Conakry Cosa. J'ai eu mon bac en 2014. Je réside actuellement en France où je fais mes études et parallèlement du rap (Poular, Français et Soussou). »

GL : Quand est-ce que tu as commencé à rapper et qu'est-ce qui t'y a conduit ?

Diop : « J'ai commencé à écrire y'a un peu plus de 3 ans, j'écrivais mais je ne rappais pas forcément devant les gens. Je sortais un son dans l'année juste pour le fun tu vois, j'aimais ça. Mais en vrais j'ai commencé le vrai truc en début 2020 quand j'ai vu une mère utilisée par ceux qu'on appelle "forces de l'ordre" comme bouclier humain pendant les manifestations en Guinée. »

« Je me suis rendu compte que j'avais vraiment de vraies choses à raconter à ma manière, sans compter le nombre de jeunes, d'amis tués pendant ces mêmes manifs. 70% de ce que je gratte consistent à fustiger ce qui se passe chez moi et dans le reste du monde... les 30% sont réservés aux restes. »

GL : Quelles sont tes références en rap en Guinée ?

Diop : « Y'a eu des rappeurs guinéns que j'ai gravement écouté et que j'écoute jusqu'à présent. J'aime bien ce qu’ils font, mais je ne crois pas en avoir. »

Gnakrylive : En plus des singles, comptes-tu sortir un projet plus conséquent ? Mixtape ou Album ?

Diop : « Pour l'instant j'essaye de gratter et d'enregistrer au max, mais j'aimerais bien sortir une mixtape en fin 2020. »

GL : Comment vois-tu l'évolution de ta carrière ?

Diop : « Elle évolue lentement et sûrement. A chaque un mois j'essaye de sortir un son et des freestyles. Je mets fous pas la pression bien que y'en a qui me disent de sortir une mixtape. Mais pour moi une mixtape ça doit être autant balaise qu'un album, tout part de là et on n’a pas droit à l'erreur. »

GL : Quelles sont les artistes avec qui tu aimerais collaborer prochainement ?

Diop : « En Guinée j'aimerais bien collaborer avec Djanii Alfa, le temps venu, j'aime bien ce qu'il fait depuis toujours, Degg j force 3 aussi. D'ailleurs je vais les écrire et leur proposer une collaboration plutard. Qui ne tente rien n'a rien. »

« Sinon dans le reste du monde je choisirai Gunna, Migos, Salif Keita (ah lui ❤) et booba. D'ailleurs eux aussi je vais les écrire chaque année 😂. »

« Je veux et je peux. »

GL : As-tu des ambitions en Guinée ?

Diop : « Oui bien sûr j'ai des tonnes de projets pour ma Guinee. Mon deuxième consiste à changer le système éducatif Guinéen. Qu'on enseigne aux guinéens ce qu'ils doivent vraiment savoir au lieu de leur faire gober des histoires qui ne leurs servirons en rien. Pour le reste on parlera de ça le moment venu, pour l'instant je me concentre sur le premier qui consiste à "Couper les kayas de tous ces dirigeants véreux. " »

GL : OK parfait alors, nous te souhaitons bonne chance pour la suite de ta carrière, et merci beaucoup pour ton temps !

Diop : « Merci à vous également, et je profite de l’occasion pour faire un gros big up à (la mif) tous ceux qui me suivent à travers mes différents réseaux sociaux et me donnent de la force. Soyez prêt le clip Pâta débarque ce dimanche »

Alors retenez bien ces 4 lettres DIOP, pour ne pas être surpris, car bientôt vous n’aurez plus que son nom à la bouche. Véritable révélation rap du moment, ce jeune artiste connaît un fort engouement sur les réseaux sociaux depuis un bon moment.

Youssef Haïdara