Lors d’une récente conférence de presse pour la 3ᵉ édition du Festival du rire Conak’Rit, l’humoriste guinéen Zebal Traoré s’est exprimé sans langue de bois. Il a profité de l’occasion pour pointer du doigt les obstacles qui, selon lui, freinent le développement des événements humoristiques en Guinée. Avec une franchise caractéristique, il a pointé du doigt les principaux freins à leur développement.
« À un moment donné, il faut que les gens acceptent de mettre de l’argent dans la culture. Le Syli national ne gagne pas, mais on continue à y investir ! Si on consacrait ne serait-ce que 50 % de cet argent à la culture, ce jour-là, on commencerait vraiment à avancer. Parce qu’on ne peut pas tout faire avec ses propres fonds, sinon, nos enfants mangeront quoi ? C’est la raison pour laquelle beaucoup de festivals d’humour sont aujourd’hui en stand-by », a-t-il déclaré avec conviction.
L’humoriste a également mis en avant la difficulté pour les artistes locaux de financer leurs projets.
« Le problème, c’est que tu arrives à la 5ᵉ édition de ton événement avec tes propres moyens, et à chaque fois que tu sollicites de l’aide pour soutenir le projet, on te répond : "Ton projet est génial, il est wahou !" Mais toi, tu restes toujours dans le "wahou", sans argent ! »
Dans son plaidoyer, Zebal Traoré a appelé les médias à jouer un rôle actif pour sensibiliser les décideurs et les entreprises.
« À un certain moment, il faut que vous, les journalistes, fassiez passer ce message aux dirigeants et aux entreprises : nous existons ! Ce n’est pas uniquement parce que Gohou doit venir à un événement que les entreprises doivent courir pour sponsoriser. Nous sommes là aussi, avec des compétences ! »
Selon lui, l’aide ne devrait pas toujours être financière.
« Il faut qu’ils investissent dans la culture. Et ce n’est pas forcément de l’argent en espèces. Cela peut être l’achat de billets, la prise en charge des salles. Cela pourrait aussi nous aider pour le financement de formations en faisant venir des professionnels pour nous accompagner. »
Zebal Traoré a conclu en insistant sur l’urgence d’agir. « On ne peut pas tout faire seuls, avec nos propres fonds. Il faut qu’on nous soutienne. Sans cela, les difficultés persisteront… »
Avec un message clair et percutant, l’humoriste a mis en lumière les défis majeurs auxquels sont confrontés les artistes et les événements humoristiques en Guinée. Un appel à l’action destiné à sensibiliser les décideurs et les acteurs privés, dans l’espoir de voir émerger des solutions concrètes en faveur du secteur culturel.
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