Le rappeur Djanii Alfa est une nouvelle fois passé en tant qu'invité dans l'émission Couleur Tropicale de RFI. Face aux animateurs de l’émission, l’artiste a mis de nouveau en paroles « les injustices criantes et les abus de pouvoir dans son pays et au-delà ». Au cœur de cette discussion, son récent clip « Mindset », qui ne laisse personne indifférent.

 

Interrogé par l'animateur Claudy Siar sur les paroles de sa chanson « Mindset », où il proclame : « Je ramène le feu sur vous, faites les fous, mais le peuple c’est nous », et à qui ces paroles sont adressées, Djanii Alfa s'est exprimé sans détour :

 

« À tous ceux qui ont envie de se substituer au peuple, et à tous ceux qui ont envie justement de s’amuser avec les droits du peuple. Particulièrement dans mon pays aujourd’hui, non seulement les autorités, mais aussi toutes les personnes qui gravitent autour. Aujourd’hui, il y a quelque chose de très, très dangereux qui est en train de se passer en Afrique, et les gens ne s’en rendent forcément pas compte. Mais en fait, la misère du peuple est en train de devenir un fonds de commerce. », a-t-il répondu avec conviction.

 

Le rappeur n'a pas mâché ses mots concernant la situation socio-économique de son pays :

 

« Aujourd’hui, l’administration publique dans la plupart de nos pays, ce n’est pas un service, ce n’est pas je rends service à la nation, c’est je me sers. Je rends service à moi-même, je rends service à ma famille », a-t-il déclaré.

 

L’auteur de l’album « Rêves d’Afrik », a ensuite illustré ses propos par des exemples concrets, pointant du doigt les lacunes dans les services essentiels en Guinée malgré les abondantes ressources naturelles du pays :

 

« Avec 12 millions d'habitants et toutes ces richesses, la Guinée ne devrait pas connaître les problèmes de scolarisation, d'accès aux soins, d'électricité ou d'eau », a-t-il souligné.

 

Il a également critiqué « les inégalités flagrantes », où certains enseignants sont payés une misère :

 

« On ne devrait pas se retrouver où des enseignants sont payés à 1 million de francs guinéens, c’est-à-dire 100 euros, où le sac de riz est vendu à 450.000 Fg, c’est-à-dire la moitié du salaire, et après tu vas t’attendre à ce que ces gens-là ne soient pas corrompus… »

 

En appelant à une responsabilité accrue des dirigeants, Djanii X a insisté sur le fait que la Guinée, tout comme d'autres nations africaines, doit renouer avec les principes de la république où le bien commun prévaut sur les intérêts personnels :

 

« Ceux qui sont en haut doivent comprendre que personne ne les a envoyés, ce sont eux qui ont décidé d’eux-mêmes d’être là, donc ils doivent faire les choses bien. La Guinée, ce n’est pas un royaume, c’est une république », a-t-il martelé, rappelant à chacun des acteurs politiques et sociaux leur devoir envers la population.

 

À travers son engagement artistique et ses paroles, Djanii Alfa veut se positionner comme un défenseur des droits du peuple, utilisant sa musique comme une tribune pour dénoncer l'injustice et inspirer un changement significatif.

 

 

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