Pour le second numéro de son émission en ligne "Hip Hop Africa 101", le co-fondateur de la structure "11:24iNc", initiatrice de ce concept, Tumany 7Nims plus connu sous le pseudo King Lax, a reçu l’une des légendes du rap guinéen, en la personne de Maurice Camara alias Mooz Bee, membre du mythique groupe de rap "Kill Point".

 

 

Après son retour sur la scène musicale avec la sortie de son dernier single "Doh Bewi", Mooz Bee a rejoint Tumany 7NiMS sur "HIP HOP AFRIKA 101" pour un échange culturel sur le hip-hop en Guinée-Conakry, notamment sur la genèse du groupe, et les raisons de la dislocation du Kill Point.

 

Dès son entame, c’est avec une grande modestie que Mooz Bee, se pressente pour ensuite planter le décor de l’époque.

 

« Le public du Kill point, ce sont les vrais fans du hip-hop, par ce qu’à l’époque il faut savoir que nous notre publique il ne vient pas d’Internet. Nous sommes allées dans chaque quartier, chaque maison, pour des fois, demander la permission aux parents pour qu’il laisse leur enfant venir au concert… »

 

« Quand on débutait, nos premiers morceaux, on ne savait pas comment les enregistrer, il fallait tout créer, il n’y avait rien, tout était à construire. Donc il fallait aller draguer le public nous-mêmes et surtout leur faire comprendre notre combat, pour qu’il accepte le hip- hop tout simplement. » 

 

Sans tarir d’éloges envers Mooz Bee, la question de Tumany 7Nims, porte cette fois-ci sur le nom du groupe : « Parlons un peu du Kill Point, un groupe-phare, vous avez fait la fierté non seulement de l’Afrique, mais surtout de la Guinée vous avez inspiré toute une génération, comment est venu ce nom Kill Point. » 

 

« Kill Point, ça vient d'Isaack et Général. Mais de nous trois, c’est Isaack qui était beaucoup plus ouvert à la langue anglaise, et encore une fois, comme le rap a été importé des Etat-Unis, les noms des groupes étaient un peu américanisés sous l’influence de l’époque. Donc je vais dire que c’est Isack et Général, qui ont donné ce nom au groupe. »

 

« Le nom Kill point, peut venir d'Isaack, mais après tout ce qui est background, la signification, ou la dimension significative qu’on veut lui donner, Prophète G est bien calé pour ça »

 

 

Et à Tumany d’enchaîner : « Je sais que ce n’est pas un sujet que tu aimerais vraiment en discuter, mais quel ont été les raisons de la séparation du groupe Kill Point. Qu’est-ce qui a constitué cette séparation ? »

 

« Concernant la séparation du Kill Point, on va dire que ce sont les circonstances de la vie. Bon, je vais résumer ; quand le problème a commencé avec le régime militaire en place ; à l’époque, on nous bloquait les salles et les organisations de spectacle ou les établissements, ou notre licence d’organisateur de spectacle qu’on refuse de renouveler. On te met au chômage en fait. On te dérange, soit tu rentres dans le rang, ou bien, tu n’as pas le droit d’organiser aucun spectacle. Rappel toi, on faisait des interviews mais, qui était en différé, il fallait que sa partent d’abord dans les studios, couper les parties où tu critiques ouvertement. Il avait le temps de couper et faire un montage, et une fois fini, l’interview ne ressemblait à rien, tu sais on a tous subits cela plus ou moins. »

 

« Pour fuir tout cela, à un moment, on était obligé de s’organiser, on est faible par rapport au système, au gouvernement. Quand la machine étatique se met contre toi, c’est chaud, ils vont te broyer comme un rouleau compresseur. Donc il fallait s’organiser, autrement tout simplement. »

 

« Donc on s’est retrouvé en France, on a continué à faire des activités, on est parti pour la Hollande, pour plusieurs tournées et plusieurs concerts là-bas, moi personnellement, j’y suis resté huit mois et tout voilà quoi, par ce qu'il y avait des dates des tournées à faire. Et nous avons aussi rencontré la communauté des iles de la hollande. Donc il y avait des rastamam, il y avait un sound système, on n’a fait pas mal de choses là-bas. »

 

« Après, on s’est retrouvé en Suisse, en Belgique, on n’a continué ainsi jusqu’à l’enregistrement du nouvel album. Au moment, disons la semaine ou la promo devait démarrer, un malheur frappe Général tout simplement. Donc forcément la sortie de l’album est retardée »

 

 

A la question de Tumany à savoir, si ce nouvel album, était constitué du trio ou s'agissait-il d’un album entre Mooz Bee et prophète G, Maurice, affirme que :

 

« Non ce n’était pas le groupe au complet comme on l’a connu, par ce qu’il faut savoir qu'Isack avait déjà commencé certaines activités à lui pendant qu’on était là-bas. Donc, il ne rappait pas seulement, à côté de ça, il faisait d’autres business (Infographiste). Donc il avait son business à lui et il s’en sortait plus ou moins bien, on va dire. »

 

« Et après, chaque groupe a son linge sale, donc on avait des petites histoires de famille à régler et tout, donc le temps passait comme ça. En faisant une rétrospective, on se rend compte que ce n’était que des histoires de gamins entre deux potes, et c’est des choses qui existent dans n’importe quel groupe. Que ça soit un groupe qui est signé en major avec de gros millions en jeu, ou que ça soit le petit groupe de quartier, c'est des choses qui arrivent à n’importent qui. »

 

Une conclusion qui laisse entrevoir une touche de maturité et surtout un soupçon de « Si ». Mais comme nous l’a dit Mooz Bee récemment dans l’interview qui le bien voulu nous accorder, concernant le retour du groupe, : « Pourquoi pas ? Pour l’instant on n’en parle pas ! L’année prochaine peut-être ! », donc rien n’est à exclure pour le plaisir des amateurs du rap puriste.

 

Ci-dessous la vidéo

 

 

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