L'animateur culturel, présentateur scénique, Moïse Premier a accordé une interview à nos confrères du site Sitanews, en passant au peigne fin de la gestion du département de la culture par Sona Konaté. Dans cet entretien, le concepteur de ‘right now’ n'a pas mâché ces mots.

 

 

Dès son arrivée à ce département, plusieurs acteurs se sont fondus en espoir, aujourd'hui, à l'image de Moïse Premier, la déception s'installe. L'arrêt des activités culturelles se justifie pour certains, par un manque de la volonté de la part des autorités du pays y compris la cheffe du ministère tutelle. Ce qui amène à cet animateur de parler de l'inertie de dame Konaté.

 

« Ce silence de Madame la ministre veut tout dire. « Qui ne dit rien consent », dit-on. Le silence de Sona Konaté face à tous ces problèmes m’écœure. A ce que je sache, si elle fait des actions pour que la situation change, c’est peut-être à l’interne là-bas. En tout cas, nous, on ne voit rien, ce n’est pas visible. »

 

« Et je suis choqué de voir les pays comme le Sénégal, le Mali, la Côte d’Ivoire, la Sierra Leone, le Libéria tous près de nous, sont aujourd’hui, en train de redémarrer leurs activités culturelles. Les Ministres en charge de la culture dans ces pays ont redéfini les nouvelles politiques et stratégies liées à la relance culturelle. Et que nous en Guinée, jusqu’à présent, on est dans ce silence très caverneux de Son Excellence Madame la ministre. »

 

« A mon humble avis, elle aussi, est en train de faire couler le temps pendant que les activités culturelles ne bougent pas. Cela n’empêche pas qu’elle touche son salaire. Ce qu’elle oublie, le salaire qu’elle prend, c’est l’argent du contribuable guinéen. Alors, qu’elle sache aussi, qu’il y’a des gens qui ne touchent pas leurs salaires, parce que leurs activités sont bloquées. Qu’elle sache qu’il y a des gens qui n’ont plus de vie, parce que leurs activités sont suspendues. Qu’elle sache que les auxiliaires de spectacles à savoir : les bagagistes, les animateurs, les vendeurs de tickets, nombreuses femmes vendeuses de cacahouètes et de l’eau glacée… vivent de ces spectacles. Mais comme elle (Ministre Sona Konaté), à ce que je sache, n’a aucune agence de spectacles, elle n’a pas d’entreprise qui œuvre dans le secteur de la culture, elle n’a pas d’attache à la culture, donc ça ne lui dit rien. »

 

 

« Alors, par rapport à l’arrêt des activités culturelles, si la Ministre Sona Konaté ne dit rien, ça veut dire ce que ça veut dire. Peut-être, qu’elle a atteint ses limites. On ne sait pas ! Ou elle n’a pas assez de poids pour se faire entendre. Je pense qu’il faut des gens qui ont un peu de niaque pour occuper ces types de postes. Parce que, c’est la culture qui fait vivre ce pays. Nous, on vit de ça. Nous, on vit de ces spectacles. Bon, peut-être que la culture n’apporte pas gros à l’État. Mais, si c’est leur estimation, ça veut dire que, ceux qui sont à la tête ne sont pas capables de nous définir les vraies politiques de relance culturelle pour sortir de l’ornière. Et pour ça, je n’accuse personne, c’est Madame la Ministre. Je suis choqué de voir que rien n’est fait jusqu’à présent »

 

Plus loin, dans ses observations, il fait remarquer que : « Sona Konaté n’est pas quelqu’un qui connaît réellement le secteur de la culture. Si elle était quelqu’un qui a la parfaite maitrise de la culture, je pense qu’elle aura des mots, des arguments à avancer lors des Conseils des Ministres. Elle aurait tapé le poing sur la table pour défendre ce secteur. Mais non, malheureusement, ce n’est pas son domaine. Ce qui fait qu’elle n’a pas suffisamment d’arguments pour défendre les intérêts de ce secteur...»

 

Il faut déjà rappeler que depuis sa nomination, le département n'a pas encore de siège abritant des cadres. Et cela passe au vu et au su des autorités du plus haut niveau, des acteurs culturels.

 

 

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