Le rappeur, producteur et entrepreneur sénégalais Nix, dans une interview accordée au média "Brut Sénégal", est revenu sur les complexités de l’industrie musicale africain, et notamment les raisons de la création de la plateforme panafricaine de streaming "Deedo".

 

 

Pour Nix, le manque de visibilité de la scène africaine à travers le monde, est dû à un manque de forte industrie de vente digitale africaine, et non aux talents des artistes ou le niveau de leurs œuvres musicales souvent mis en cause.

 

« On a du talent, l’inspiration, on sait faire de la musique, mais on ne sait pas la vendre. On n’a pas de marché, on n’a pas d’industrie qui nous aide à vendre notre musique. »

 

« J’ai réussi à mettre ma musique sur les plateformes en 2011 ça représentait pour moi un gros succès. Je me suis dit ça y est je suis sur les plateformes je pourrais être écouter partout et j'ai constaté bien évidemment par la force des choses que ces plateformes n’avaient aucun impact sur le continent donc charité bien ordonnée commence par soi-même, je me suis dit bon, on va créer notre propre outil et essayer justement de faire que tout le marché puisse y avoir accès. »

 

Pour parvenir à ses fins, en 2017, Nicolas Omar Diop alias NIX, a cofondé la plateforme de streaming panafricaine "DEEDO", qui comptabilise plus de 50 000 abonnés. Son but principal de valoriser la musique africaine en offrant une vitrine de distribution dédiée en majeure partie à la musique du continent.

 

 

« Deedo, c’est une plateforme panafricaine de streaming avec du contenue du monde entier, mais avec un focus africain. Pour un artiste sénégalais ou africain, exporter sa musique hors du continent, c’est une pression qu’on met à tous les artistes et je trouve ça injuste, par ce qu’on ne met cette même pression à Drake par exemple, pour qu’il vende ses albums en Afrique. L’Afrique représente déjà le premier marché, donc on n’est plus d’un milliard d’habitants sur le continent. »

 

« Essayons déjà de créer un marché chez nous, avant de vouloir aller vendre notre musique à l’international… Ça sera toujours difficile pour un artiste sénégalais, par exemple d’être premier sur Apple Music ou sur Spotify aux Etats-Unis, par ce que là-bas, tu es sur un marché qui n’est pas le tien, d’abord. Et là-bas tu es sur le territoire de ceux qui sont forts chez eux… Donc je pense qu’il est important qu’eux-mêmes sentent que quand ils viennent sur le continent, ils sont moins forts, tout simplement, et cette plateforme est là pour mettre en avant ces choses-là. »

 

Ci-dessous la vidéo

 

 

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