Le rappeur guinéen AIZEKO, considéré comme un pionnier du hip-hop africain et le fondateur du premier groupe de rap guinéen, Kill Point, a récemment été invité à l'émission "Le Deballage" sur Happy Médias Guinée. Au cours de cet échange avec les journalistes, il a abordé divers sujets, tels que la naissance du groupe Kill Point, ses débuts, ainsi que les différentes générations de rappeurs qui ont émergé après eux.

 

En ce qui concerne la génération qui a suivi Kill Point, AIZEKO a souligné :

 

« Personne de la nouvelle génération ne s'est approchée de moi lorsque les autres sont partis, (Mooz-bee et Prophète G). J'étais là, mais personne ne m'a sollicité ! J'ai essayé d'approcher cette nouvelle génération. Le morceau que j'ai enregistré avec Takana dans mon album de 2005 était une tentative de collaboration avec toute la nouvelle génération à l'époque. J'ai invité Baraa-k et quelques autres artistes, mais ils ne sont pas venus au studio ce soir-là." Il conclut en disant : "Mon objectif était de présenter la nouvelle génération au public, mais ils n'ont pas compris. »

 

Lorsqu'on lui demande son avis sur la dernière vague de rappeurs de cette génération actuelle, AIZEKO, sans détour, déclare :

 

« Pour être honnête, je n'écoute pas beaucoup, mais l'autre jour j'ai écouté un peu Straiker. Mais de nos jours, il y a beaucoup de provocations. À notre époque, nos "clashs" étaient constructifs. C'était un affrontement où tu parlais de ce qui se passait, une bonne improvisation. »

 

Il ajoute ensuite : « Aujourd'hui, sur Internet, les autres se provoquent en s'appuyant sur des followers qui sont des soutiens armés. À notre époque, c'était un mouvement. Nous parlions du mouvement Rap, et aujourd'hui la nouvelle génération l'appelle "le game" et ils sont dans un jeu. Dans un mouvement, tu défends une cause, alors que dans le game, tu défends ta cause. »

 

En ce qui concerne l'avenir de cette nouvelle génération dans le rap guinéen, AIZEKO précise :

 

« Il y a beaucoup d'artistes, mais c'est l'originalité qui les distingue. Mais en ce qui concerne l'avenir, le public ne pousse pas à l'excellence. Souvent, le public se contente de messages superficiels ou de piques. À notre époque, le public voulait réellement entendre des récits, à l'instar de ce qui se passait aux États-Unis, ou encore avec des artistes tels que Mc Solaar ».

 

AIZEKO, le pionnier du hip-hop guinéen, a non seulement tracé la voie pour la scène rap africaine, mais il continue d'être un observateur perspicace de l'évolution du genre. Alors que la nouvelle génération de rappeurs prend d'assaut la scène guinéenne, l’auteur de l’album « Aizeko en Solo » souligne l'importance de l'originalité et déplore parfois le manque d'engagement réel dans les messages véhiculés. Malgré les différences d'approche, il reste un témoin respecté et attentif, prêt à guider et à inspirer les rappeurs à venir. Son héritage musical qui est une pierre angulaire du rap guinéen devrait influencer les artistes d'aujourd'hui et de demain.

 

 

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