Cette fois c’est d’une interview exclusive accordée à nos confères d’Africaguinee.com que le patron de presse et animateur principal de l’émission populaire les Grandes-Gueules ‘’Lamine Guirassy’’ s’est exprimé. Dans ce long entretien, le PDG du groupe ‘’Hadafo-Media’’ est revenu sur son parcours professionnel, avant de dévoiler ses nouvelles ambitions tout en annonçant la création prochaine d’une nouvelle télévision 100% culturelle.

 

 

Voici l’intégralité de l’interview

 

AFRICAGUINEE.COM : Espace Fm et Espace TV ont battu des records absolus en termes d’audimat dans le monde des medias audiovisuels en Guinée, selon les résultats d’un sondage effectué une agence avec une supervision de la Haute Autorité de la Communication (HAC). Quels sont vos sentiments ?

 

LAMINE GUIRASSY : C’est un sentiment de satisfaction, de fierté en même temps de pression parce que ce n’est jamais facile d’être N°1 et se maintenir. Pour nous ce sondage est une confirmation dans ce sens que tout simplement on savait que la radio était très écoutée et on savait aussi que la télé marquait des points. Maintenant, à se dire qu’on dépasse la télévision d’Etat, pour nous c’est juste incroyable. On ne peut pas rêver mieux quelque part. Ceci dit, c’est une autre forme de pression, de redoubler encore d’efforts parce que c’est facile d’être N°1 mais se maintenir c’est ce qui est difficile. Et c’est ce qui commence maintenant.

 

Quel est le secret de cette montée fulgurante de votre Groupe de média ?

C’est la passion. Je pense qu’il n’y a pas de secret. Moi en venant travailler tous les matins, c’est comme si je partais jouer. Je suis là mais pour moi je ne travaille pas. Donc quand on est passionné et qu’on aime son boulot, ça devient une religion, c’est ce qui se passe avec l’ensemble du personnel du groupe Hadafo Média à Conakry, en régions. Je pense qu’on a réussi quand même à mettre quelque chose, à inculquer des valeurs dans la tête des travailleurs à agir, il faut se surpasser tous les jours, se remettre en question tous les jours. Et je pense que c’est ce que nous essayons de faire à travers nos différentes émissions qui sont citées dans ce sondage à travers les GG (grandes Gueules), politiquement correct, bref tout ce qui fait aujourd’hui que ce média est devant. Donc le secret c’est la passion, c’est aussi simple que ça.

 

On sait que cela n’a pas été facile, le chemin a été long. Parlez-nous de vos débuts ?

Les débuts sont toujours compliqués parce qu’on a du mal à faire confiance aux jeunes. Moi je me souviens quand j’ai débarqué ici en 2006 et que j’ai fait la demande en 2007 pour obtenir la licence, faire tout ce qui était lié pour monter Espace à l’époque-là, ça faisait défaut parce que j’avais moins de 30 ans à l’époque. On se posait des questions, du genre mais ce n’est pas possible, on ne peut avoir moins de 30 ans et dire qu’on peut fonder une radio. A l’époque, c’était trop compliqué et je pense que c’est ce qui m’a aussi donné cette occasion de se surpasser à chaque fois. Que ce soit la radio Espace ou Espace TV, mes débuts ont été toujours très difficiles parce qu’il fallait prouver dix fois plus que tout le monde de quoi on est capable. Donc ça n’a jamais été facile et je pense que s’il y a cette force quelque part aujourd’hui, je l’ai toujours dit à l’entame qu’on voulait ça parce qu’on aime ça. Et le secret réside là aussi. On m’a toujours dit que tout ce qui est difficile, à la fin c’est toujours intéressant. Donc c’est ce qui passe aujourd’hui avec le Groupe Hadafo Média.

 

Quels sont vos projets ? 

Les projets, c’est le lancement dès l’année prochaine de la radio Espace au Sénégal qui n’a rien à voir avec Espace Guinée. Le projet aussi et ça c’est un scoop pour Africaguinee.com, c’est le lancement au cours de l’année 2020 de Kalac TV.  Parce que pour nous, Kalac Radio est une réponse évidente aujourd’hui comme quoi le guinéen aime sa culture, le guinéen aime sa musique et ça se passe avec Kalac radio. Kalac qui est lancée il y a moins d’un an,  se retrouve aussi dans ce classement-là. Donc pour nous, c’est important de voir plus grand. Le Sénégal parce qu’on est plus de trois millions de guinées sur le territoire sénégalais. Donc c’est important pour nous que radio Espace se transporte là-bas. Mais attention, si Espace part là-bas ça n’a rien avoir avec Espace Guinée. Evidemment c’est des sénégalais qui y vont travailler, c’est multiplier l’expérience guinéenne et faire en quelque sorte que le Sénégal puisse aussi bénéficier d’une radio qui a un autre ton tout simplement. 

 

Quel regard portez-vous sur la presse guinéenne en général, notamment les violences dont sont victimes parfois les journalistes ?

C’est toujours déplorable évidemment. Je l’ai toujours dit qu’il faut d’abord qu’on se respecte. C’est très important, ces politiques peuvent vous respecter si vous vous respectez. Maintenant que ces journalistes soient bastonnés sur le terrain, qu’on puisse subir pire, ce  qui est plus regrettable en plus je pointe du doigt les associations de presse parce que si elles font juste des déclarations à dire on condamne ce qui s’est passé, je pense que ça ne suffit pas. Quelque part et malheureusement aussi, il n’y a pas d’unité d’action et j’ai trouvé ça déplorable et dommage. On peut être des concurrents, mais si au-delà de tout, que l’animosité rentre dans ça, ça devient très compliqué. Je comprends que souvent le monde des médias est un monde aujourd’hui très obscur, très bizarre, on ne peut pas comprendre comment est-ce qu’on peut se transformer en démon du jour au lendemain. J’ai toujours dit qu’il faut une unité d’action parce que sans ça, on peut nous broyer mais si on est uni on sera toujours plus fort.

 

Avez-vous un message pour vos auditeurs et téléspectateurs ?

Mon message c’est de dire aux auditeurs et téléspectateurs d’Espace qu’on ne va pas baisser les bras et que nous n’allons pas les décevoir. En tout cas, tant que moi je serai à la tête de ce groupe de média. C’est toujours difficile parce que souvent il y a des actions qui se passent et que les auditeurs et les téléspectateurs ne comprennent pas, je peux comprendre que les politiques peuvent jouer aussi dans ce sens à récupérer certains événements pour les mettre à leur propre compte, ça c’est ce qu’ils savent faire, c’est la propagande. Mais en aucun cas, nous Hadafo Média nous allons partir à essayer de favoriser un camp en ce qui concerne le traitement de l’information. Je sais surtout en ce moment avec ce débat de nouvelle constitution. C’est assez complexe parce qu’il y a trop de pression à tous les niveaux. Je dis aux auditeurs et aux téléspectateurs que nous n’allons pas les décevoir parce que notre métier, c’est raconter les faits, c’est ce que nous allons faire. Merci encore pour leur fidélité et nous espérons que nous allons garder cette position l’année prochaine en 2020. Et merci à vous aussi les lecteurs d’Africaguinee.com. 

 

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