À l’occasion d’un point de presse tenu ce mardi 6 mai 2025 dans les locaux du ministère de la Pêche et de l’Économie maritime, la ministre Fatima Camara a partagé avec la presse nationale les résultats de la 11ᵉ session de la COMHAFAT (Conférence Ministérielle sur la Coopération Halieutique entre les États Africains Riverains de l’Océan Atlantique), qui s’est tenue récemment à Abidjan. La Guinée y a été élue à la présidence tournante de l’organisation pour la période 2025-2027 — une avancée diplomatique majeure, mais aussi un signal fort en faveur des communautés côtières et de la culture maritime régionale.
Depuis sa création en 1989, la COMHAFAT rassemble 22 pays africains autour d’enjeux cruciaux liés à la gestion durable des ressources halieutiques. L’élection de la ministre guinéenne à sa tête marque l’aboutissement d’un processus entamé depuis 2012. Mais au-delà du symbole politique, cette présidence est porteuse d’impacts concrets pour les femmes et les hommes qui vivent au quotidien de la mer.
Une reconnaissance du rôle central des communautés de pêcheurs
Dans son intervention, la ministre Fatima Camara a insisté sur la nécessité de faire de cette présidence un levier pour valoriser les pêcheurs artisanaux et renforcer les initiatives locales. Présents tout au long de la façade atlantique, ces communautés perpétuent des savoir-faire essentiels à l’identité maritime ouest-africaine.
Sous l’impulsion de la Guinée, la COMHAFAT entend soutenir des programmes d’appui aux acteurs de terrain, en matière d’infrastructures, de formation et de gouvernance inclusive. Il s’agit de faire en sorte que les retombées économiques de la pêche profitent d’abord aux communautés qui en dépendent.
Un plaidoyer pour les femmes du secteur halieutique
Autre volet majeur défendu par la ministre : le renforcement du rôle des femmes dans la chaîne de valeur de la pêche. Transformatrices, mareyeuses, commerçantes ou actrices de la conservation, elles restent souvent invisibilisées dans les politiques publiques. Fatima Camara a réaffirmé la volonté de son département et de la COMHAFAT de promouvoir l’égalité de genre dans toutes les sphères décisionnelles liées à l’économie bleue.
La présidence guinéenne entend ainsi défendre une approche plus équitable, où les femmes deviennent des piliers visibles et reconnus des dynamiques maritimes locales.
Une culture maritime à transmettre et à faire rayonner
Plus qu’une simple activité économique, la pêche représente pour de nombreuses communautés un patrimoine vivant, fait de gestes, de récits et de liens intergénérationnels. En évoquant le rayonnement culturel de la Guinée, Fatima Camara a rappelé que cette présidence est aussi une opportunité de préserver et de valoriser la culture maritime africaine, en l’inscrivant dans les politiques régionales.
Cela passe par des projets de documentation, des échanges entre pêcheurs traditionnels, et une meilleure intégration des dimensions culturelles dans les stratégies nationales de pêche et d’aquaculture.
Une présidence au service d’une économie bleue inclusive
Alignée sur l’Objectif de Développement Durable (ODD) 14 des Nations Unies, la Guinée mise sur une gouvernance concertée, respectueuse des écosystèmes et au service des populations. L’élection de Fatima Camara, première femme guinéenne à occuper ce poste stratégique, ouvre une nouvelle ère pour la diplomatie maritime régionale, où la voix des communautés, des femmes et des acteurs de terrain occupe désormais le devant de la scène.
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