Pour parler de cette nouvelle génération qui est en train d'émerger, remontons un peu dans l'histoire du hip-hop en Guinée. Dans les années 90, le rap a émergé en Guinée-Conakry et ça grâce à la vague de Kill Point, Bill De Sam, Leg Def...qui à l'époque avaient pris d'assaut le rap en République de Guinée, ce à travers leurs textes extrêmement riches qui faisaient office de dénonciateur des maux du pays.

Un succès que ces précurseurs du mouvement hip hop 224 ont récolté et ont pu léguer finalement à une nouvelle génération. Quelques années après, la plus part d'entre eux empreinte le chemin d'exil. De là est née la deuxième vague.

Dans le catalogue de cette new génération, qui débute dans les années 2000, on y trouve le groupe Deeg J force 3, Silatigui (devenu Sila Mafia), du lyriciste Masta G, le groupe Medhodik, Raisonnable Djely, Feu Ahmed Chanana, Gandal Foly, Bounkaya Faya ou encore Fac Alliance, pour ne citer que ceux-ci. Et cette génération tient bon en essayant de s'inscrire dans la même logique que ses grands (rappeurs).

Chez eux aussi, les textes sont engagés dans la mesure où certains d'entre eux comme Masta G, sont incarcérés en prison, par le régime de Föri coco (Lansana Conté). Tous ces rappeurs ont permis à l'émergence d'une autre génération.

Et par après, la génération à la Djanii Alfa ou génération "Houlata Hersata", composée de jeunes assoiffés de la parole publique qui en dépit de tout le respect qu'ils accordent à ses aînés, n'arrêtent pas de se taper la poitrine pour dire que c'est eux les vrais rappeurs. Pour preuve, Djanii ne cesse de répéter " vous allez comprendre que les autres ne font pas du rap " Aujourd'hui, cette catégorie de rappeurs s'est accaparée du phénomène culturel en Guinée, comme le Lion dans la forêt.

Dans son tout début, Djanii était le déclencheur du mouvement, mais aujourd'hui les plus jeunes que lui; Maxim BK, Straiker, MC Freesh, le groupe Gnamakala, ou encore Team RG224 qui dénoncent en longueur de journée dans leurs chanson, avec virulence les difficultés quotidiennes de la jeunesse, semblent avoir pris le trône du phénomène hip-hop en Guinée. Et à la clé des clashs et punchlines pour dépeindre ceux dont ils parlent. Ses textes sont riches et variés, d'ailleurs c'est ce qui leur vaut une grande place dans le cœur des consommateurs de ce genre musical.

Malgré les ténors de la musique urbaine guinéenne actuelle, qui sont, Instinct Killers, Banlieuz'art, il faut dire que cette nouvelle génération de rappeur est en train de hisser la barre du mouvement hip hop et ils se font une place de choix dans l'environnement culturel. Et pour bon nombre d'observateurs, ce qui est étonnant chez ces jeune rappeurs que nous citons ci-haut, c'est le fait que personnes d'entre eux n'a encore sortie un album sur le marché, mais ils commencent déjà à occuper la loge officielle.

Ibrahima Sory Diallo